Jacob, Jacob

Jacob, Jacob, de Valérie Zenatti, éditions de l'Olivier

Oulala mes amis... Gros coup de coeur !
Après avoir dévoré l'ouvrage de Leila Slimani, je viens de terminer cet excellent excellent roman !
Certes, tous les livres qui parlent de l'Algérie font boum dans mon petit coeur, pour des raisons toutes personnelles... Mais là, cela va au-delà (On est loin du cliché des pieds noirs qui parlent comme Marthe Villalonga ou Roger Hanin, ok !)


Nous sommes à la fin de la seconde guerre, au coeur d'une famille pauvre de Constantine.
Une vie difficile. Les hommes sont austères et travaillent durs, les femmes ont rarement la parole, sauf pour rudoyer la bru, pourtant enceinte et proche du terme. Toute la famille vit sous le même toit, les trois générations, dans la promiscuité d'un minuscule appartement, mais aussi dans le respect des traditions religieuses, échangeant dans un dialecte judéo-arabe.

Et puis, il y a le benjamin de la famille : Jacob !
Un coeur tendre, beau et généreux. Il est promis à un brillant avenir, mais en attendant, il adore faire des ronds dans l'eau, et chanter comme Cheikh Raymond son idole.
Mais Jacob a dix-neuf ans. Il doit partir à l'armée pour libérer la France, dans le débarquement en Provence.

On sent tout de suite que cette histoire est vraie... ou du moins inspirée de l'histoire familiale de son auteure. Elle nous plonge au coeur de la communauté juive de Constantine, qui restera jusqu'à l'assassinat de Cheikh Raymond en 1961, événement qui poussera la population à l'exode, pour rejoindre la métropole.

Mais c'est surtout un magnifique portrait de mère qui se dessine en filigrane, pleine du vibrant amour pour son fils, parti au combat.
On referme ce roman comme après s'être plongé dans un album rempli de belles photos couleur sépia.

Et pour aller plus loin, voici le lien vers un documentaire très intéressant sur Constantine et Cheikh Raymond ICI. (Avec Enrico Macias en prime ! po po po djit !)